Merseburg

Avant la grande bataille du Lechfeld, le 10 août 955, contre les Hongrois, Otton le Grand jura, face à sa lance sacrée : "En cas de victoire, j'érigerai un évêché à Mersebourg pour le saint du jour".

Le saint du jour était saint Laurent. L'archevêché a été fondé en 968. La sainte lance est aujourd'hui exposée dans le trésor de Vienne et nous nous trouvons devant la cathédrale "Saint-Jean-Baptiste et Saint-Laurent" de Mersebourg.

La cathédrale n'a toutefois été construite que des années plus tard par Henri II, qui préférait nettement Merseburg parmi ses villes palatines. De cette construction, il reste aujourd'hui encore la crypte commencée en 1036. Vers 1280, la cathédrale fut dotée de vitraux très remarqués, qui furent toutefois perdus par la suite et remplacés de 1947 à 1960 par Charles Crodel, dans une continuation moderne du langage formel médiéval. La nef a été reconstruite entre 1510 et 1517.

Le château de Merseburg a été construit sous l'évêque Heinrich von Warin (1245-65) sur le terrain du palais. Il fut reconstruit sous l'évêque Thilo von Trotha (1466-1514), puis transformé et agrandi par Melchior Brenner sous le duc Johann Georg I de Saxe à partir de 1605. L'aile est fut détruite en 1944/45 et reconstruite en 1971.

De 1656 à 1738, le château fut la résidence des ducs de Saxe-Mersebourg. La cathédrale était utilisée comme église de la cour. Depuis 1815, le château est le siège de l'administration.

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J'ai rarement vu un orgue aussi beau que celui de cette cathédrale. Malheureusement, je ne l'ai pas entendu.

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A l'époque baroque, la cathédrale de Merseburg servait d'église de cour à la lignée secondaire des Wettin de Dresde Saxe-Merseburg résidant dans le château adjacent. Elle doit à cette "époque ducale" le maître-autel (1668), le portail monumental menant au caveau princier (1670) et surtout l'orgue qui, après une première construction en 1665/66, fut encore une fois entièrement renouvelé à partir de 1693 et reçut également une nouvelle façade en 1697.

À l'époque, il s'insérait avec une grande évidence dans la nef de style gothique tardif, comme si celle-ci avait été construite pour lui - c'est ainsi que ce magnifique buffet baroque domine encore aujourd'hui la cathédrale : empilé jusqu'à la voûte, il remplit l'espace entre les tours.

L'œuvre, probablement commencée dès 1693 par Zacharias Theisner, n'a pas fonctionné correctement. En 1714, le facteur d'orgues Johann Friedrich Wender de Mühlhausen a dû revoir l'œuvre en profondeur sur le plan technique.

La consécration solennelle de l'orgue n'eut lieu que le 17 octobre 1717. On suppose que des travaux ont été effectués sur la façade pendant le long laps de temps qui s'est écoulé entre la réception et l'inauguration. En 1734, Zacharias Hildebrandt, élève et collaborateur de Silbermann, reçut la commande d'ajouter plusieurs nouveaux registres.

Plusieurs réparations plus ou moins importantes suivirent, toutes insatisfaisantes.

C'est Friedrich Ladegast (1818-1905) de Weißenfels, le grand facteur d'orgues d'Allemagne centrale du XIXe siècle, que cette facture d'orgues devait rendre célèbre.

De 1853 à 1855, il a construit dans l'ancien buffet baroque une œuvre entièrement nouvelle, dont les 81 registres contenaient désormais au total près de 5700 tuyaux et l'ancien jeu en acier - à l'époque, l'un des plus grands orgues d'Allemagne.

Franz Liszt a participé activement à la construction de cet instrument important pour l'histoire de l'orgue et de la musique, le premier grand orgue romantique d'Allemagne centrale, et s'en est inspiré pour ses œuvres d'orgue les plus importantes. La consécration de l'orgue, le 26 septembre 1855, a rencontré un écho enthousiaste.

Une rénovation complète de l'orgue entre 2001 et 2004 a permis de rétablir la composition de Ladegast et de lui redonner autant que possible la sonorité de Ladegast de 1866.

Maison du chapitre de Merseburg

La maison du chapitre, dont les origines remontent au 12ème siècle, était jusqu'au 19ème siècle le bâtiment administratif et de représentation du chapitre de la cathédrale de Merseburg. La maison du chapitre comptait parmi les plus beaux bâtiments de style gothique tardif d'Allemagne, surtout en raison de l'aménagement représentatif des locaux et des fresques qui y étaient peintes.